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Axéréal met en musique le projet Arpège

De gauche à droite : Pierre Toussaint, directeur agronomie, transitions et innovation du groupe Axéréal, Thomas Monville, manager agronomie chez Axéréal, Wassila Riah-Anglet, chargée de recherche chez UniLaSalle, et Fabien May, agriculteur à Saint-Agnan-sur-Erre (Orne), ont présenté le projet Arpège au Sia, à Paris, lundi 24 février.

Pour déployer l’agriculture régénérative à grande échelle en région Centre-Val de Loire, Axéréal mise sur le projet Arpège, présenté à la presse lundi 24 février lors du Salon de l’agriculture.

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« L’arpège est une association de notes qui forment un accord. De la même manière, le projet Arpège, lancé à l’automne, réunit plusieurs acteurs pour construire le programme de la transition agricole en Centre-Val de Loire », a introduit Pierre Toussaint, directeur agronomie, transitions et innovation du groupe Axéréal, lors d’une conférence de presse au Salon de l’agriculture à Paris, lundi 24 février.

Le projet est porté par Axéréal et un consortium de partenaires composé de FertiBerry semences, Genesis, Axa Climate, Medinbio, Hommes et Territoires, Terres Inovia et UniLaSalle. Labellisé par le pôle Végépolys et financé à hauteur de 3 M€ par Bpifrance dans le cadre du plan France 2030, sur un total de 9 M€, le projet se déroulera sur quatre ans.

Un projet en 4 axes

L’objectif principal d’Arpège est de « déployer l’agriculture régénérative auprès du plus grand nombre », ambitionne Pierre Toussaint. Et pour y parvenir, Axéréal s’appuie sur son programme CultivUp Régénératif qui compte, depuis son lancement en 2024, 800 agriculteurs. « Arpège nous permettra d’aller plus loin en fournissant des outils et des conseils plus fins à nos adhérents », souligne-t-il.

Le projet s’articule autour de quatre axes : mesurer pour évaluer l’impact des pratiques sur la santé des sols, expérimenter pour déplafonner les rendements des cultures bas intrants, allonger la rotation en y intégrant des légumineuses et accompagner et former les agriculteurs à ces nouvelles pratiques. « La coopérative doit également adapter ses infrastructures de stockage pour accueillir les nouvelles cultures bas intrants », précise Pierre Toussaint.

« Dérisquer cette transition »

Dans cette dynamique, la diversité des partenaires d’Arpège est un atout majeur. Elle permettra d’accélérer le développement des connaissances et l’acquisition de références, d’autant plus que le comité de pilotage inclut Arvalis et l’Inrae. « Nous allons pouvoir obtenir des éléments factuels et tangibles afin de mesurer l’impact des pratiques régénératives sur la productivité et la résilience de l’exploitation et ainsi répondre aux attentes des agriculteurs engagés, mais aussi de ceux qui, pour l’instant, regardent ces démarches. C’est un levier essentiel pour une adoption à grande échelle, précise Thomas Monville, manager agronomie chez Axéréal. De plus, les légumineuses font partie des cultures pour lesquelles la R&D a été sous-investie ces dernières années. Il est donc primordial de relancer des travaux afin de lever les verrous techniques qui freinent leur développement, alors même qu’elles constituent un levier clé de l’agriculture régénérative. »

Un autre point abordé est celui de l’assurance : « Nous savons que ces pratiques sont exposées à des aléas et des risques. L’idée est donc de construire, avec Axa Climate, des solutions pour dérisquer cette transition », ajoute Thomas Monville.

Valoriser les pratiques auprès de l’aval

De leur côté, les agriculteurs engagés pourront accéder à des marchés à forte valeur ajoutée, grâce à des débouchés sécurisés par des industriels en demande tels qu’Intact pour le pois, la Cooperl pour le sorgho, Cargill/PepsiCo pour le tournesol et Axiane Meunerie pour le sarrasin. Par ailleurs, « Axéréal garantit aux agriculteurs engagés dans des contrats filières bas-carbone un retour minimum de 3 000 € par exploitation par an, auquel peuvent s’ajouter les crédits carbone estimés en moyenne à 3 500 € », précise Pierre Toussaint.

Aujourd’hui, Arpège rassemble 100 agriculteurs CutivUp Régénératif et 420 parcelles suivies. Les premiers prélèvements de sol ont été réalisés à l’automne pour un état des lieux originel et les prochains sont prévus dans trois ans. « D’ici quatre ans, nous espérons être en mesure de proposer des solutions adaptées à chaque exploitation », projette Wassila Riah-Anglet, chargée de recherche chez UniLaSalle.

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